L’égalité des droits à la réussite de tous les élèves
doit rester la boussole des ambitions présentées
pour la rentrée scolaire
Le président de la République, le ministre de l’Education nationale et ses
ministres déléguées ont présenté leur feuille de route pour l’Education
nationale et la Jeunesse. Ces allocutions interviennent dans un contexte
économique difficile où les familles sont confrontées à une inflation galopante
et doivent faire face à une scolarité fort éloignée d’une réelle gratuité.
Si la FCPE peut adhérer aux ambitions affichées et est satisfaite de voir
certaines de ses revendications historiques prises en compte, il n’en demeure
pas moins qu’elle s’interroge sur le réalisme de plusieurs annonces et
souhaite donc poser certains points de vigilance.
La fédération sera prioritairement attentive à l’épanouissement des enfants.
L’ajustement des programmes et le manque de moyens ne sont pas
effectivement les seuls besoins exprimés du terrain. L’organisation des
locaux et du matériel, des temps de classe et de vie, de transports, de
cantine, d’accompagnement privilégié des enfants en situation précaire, d’un
nombre suffisant de personnels sont des conditions qui s’imposent pour
garantir l’égalité des droits des élèves, et il est important encore cette année
de le rappeler de tous les élèves tout particulièrement des élèves à besoins
éducatifs et en situation de handicap. Il s’agit bien pour la FCPE de ne pas
oublier que pour réussir sa scolarité, sa vie, construire son devenir citoyen,
un enfant apprend mieux quand il est bien à l’école, comme un enfant
apprend bien quand il est mieux à l’école. L’école française reste toujours
dans le triste palmarès international des écoles où les enfants sont les plus
anxieux, où la journée de cours est la plus longue. Un élève est, reste
mobilisé quand il sait qu’il travaille pour lui et non en vue seulement d’obtenir
une évaluation chiffrée. La FCPE revendique la promotion des pratiques
pédagogiques privilégiant l’autoévaluation des élèves.
La fédération maintient sa proposition d’une généralisation des classes par
compétences, tous niveaux confondus, dont la sixième. Ces dernières
n’excluent absolument pas les notes, mais permettent avant tout aux élèves
de donner sens à leurs acquisitions. C’est un constat de terrain, les classes
par compétences ont permis à de nombreux élèves de se remobiliser dans
leurs apprentissages, aux parents de mieux les accompagner. Elles ont
contribué à des dynamiques positives entre personnels éducatifs, parents et
élèves, après les confinements successifs. La pression exercée des
évaluations nationales, avec l’ajout de celles en CM1 et 4e est bien
davantage un outil institutionnel qu’un outil au bénéfice des acteurs de
terrain.
L’éducation au choix est décisive dans le parcours d’orientation de l’élève. La
FCPE se félicite de voir sa revendication d’un parcours de découverte des
métiers enfin initiée au collège, certes sur une demi-journée et par
expérimentation, la FCPE restera vigilante car elle a constaté la quasi-
absence de mise en œuvre des 54 heures obligatoires en lycée. Les
propositions faites pour la voie professionnelle nous laissent dubitatifs quant
à un réel objectif de lutte contre les déterminismes sociaux et l’orientation
subie.
Les projets d’école, les projets d’établissement sont portés et décidés avant
tout par l’exercice d’une démocratie scolaire éclairée où tous les acteurs,
dont les élèves en premier lieu, les parents, les différents corps de personnels
et les collectivités sont respectés dans leur dignité, dans leur statut, dans leur
rôle. Et s’il est important d’accompagner au mieux les initiatives de terrain,
qui ont toujours été très nombreuses et souvent réussies, le service public
d’éducation reste notre bien commun. S’appuyer sur le volontariat ne doit
pas être l’arbre qui cache la forêt. La réintroduction des mathématiques au
lycée n’est que pour les volontaires et nullement obligatoire pour toutes et
tous, comme nous le demandons. De la même façon, le volontariat sur projet
pédagogique pourra toujours être interrogé sur les critères prédéfinis de
choix.
La confiance se construit dans la coopération, non par la compétition. C’est à
ce titre également que la lutte contre les inégalités scolaires et sociales, les
discriminations sera pérenne. Tout ceci ne sera possible que si un nombre
suffisant d’enseignants est recruté et formé. Or, la crise sans précédent que
nous vivons nous laisse perplexes et inquiets pour l’avenir.
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